Dessine-moi un fantasme

Une fois n'est pas coutume, je suis dans mes pensées lorsqu'un inconnu bloque la porte de l'ascenseur pour y monter. L'immeuble est grand, les voisins nombreux, et pourtant je ne l'avais jamais vu. Peut-être un visiteur..? Mais à cette heure-ci... Grand, brun, élancé, ce qu'on appelle un beau gosse. J'appuis sur le bouton de mon étage, lui va un étage plus haut, ce qui me garantit quelques secondes de contemplation et d'imagination débridée. Un homme appétissant, un ascenseur, je n'ai pas besoin de plus pour laisser gamberger mon esprit...

Alors que j'allais arriver à mon étagé, l'ascenseur s'arrête brusquement. Il est tard, rien ne semble bouger dans l'immeuble, pas un bruit en-dehors de sa respiration et de la mienne. Regard soutenu de l'inconnu, je ne me laisse pas impressionner. Je fixe sa bouche que j'imagine si douce, ses mains, à la fois fines et fortes. C'est certain, ce garçon m'attire, et les conditions sont propices à tous les fantasmes.

Quelques minutes passent, j'appuie sur le bouton d'alarme. Rien ne se passe. Evidemment, en plein milieu de la nuit, à quoi pouvais-je m'attendre. L'inconnu reste stoïque. La situation n'a pas l'air de le perturber plus que ça. Je commence à paniquer: je ne supporte pas de me sentir enfermée. Combien de temps allons-nous rester là? C'est alors que la lumière s'éteint. Je ne vois plus rien.

Tout à coup, je sens un frôlement proche de moi. L'inconnu s'approche lentement. Loin de m'effrayer davantage, cela me rassure, j'hésite entre un certain malaise et l'envie que les choses aillent plus loin. Paradoxe du fantasme: on le désire tout autant qu'on le craint. Je le sens près de moi, on dirait qu'il m'étudie, mais nous sommes dans le noir le plus total.

Les secondes me paraissent durer des siècles, cette attente éveille mon désir, je suis curieuse de savoir ce qu'il va entreprendre. Alors que je redoute un dénouement que je pourrais regretter, l'inconnu me plaque contre la paroi de l'ascenseur, il bloque mes poignets et colle mon corps au sien. Je pourrais me libérer, mais pour aller où? Crier? Je ne suis pas certaine d'en avoir envie. je me contente de résister doucement, j'essaie de me dégager de son emprise, il la renforce. Son visage s'approche de mon cou, il m'embrasse, le baiser du vampire, descend le long de mon épaule.

Je ne sais plus où je suis, cet homme m'excite. Je sais que je vais me rendre sans même m'être défendue. Sa main gauche lâche mon poignet et se dirige vers ma cuisse. Ma jupe est courte, trop courte, pensé-je. Habilement, il remonte le long de ma cuisse, passe sous cette jupe qui cache à peine des bas. Il poursuit sa route, sa main approche doucement de mon sexe. L'obstacle d'un petit bout de lingerie ne le décontenance pas: de ses doigts habiles il écarte le tissu et commence à me caresser. 

L'espace d'un instant, je reprends mes esprits, réalise ce qui m'arrive et tente de le repousser. Il relâche son étreinte un court moment, sa main droite libère mon poignet qui en était toujours prisonnier. Mais à peine pensé-je que nous en resterions là qu'il se ravise. Sa main gauche revient se plaquer contre mon sexe humide, il glisse un doigt en moi. J'en ai le souffle coupé et laisse échapper un gémissement. Est-ce la surprise ou bien le plaisir de me laisser faire?

Encouragé par ma réaction, il entreprends de passer son autre main sous mon pull, puis de dégrafer mon soutien-gorge. De sa main gauche il continue à m'exciter tandis que sa main droite caresse ma poitrine. Sa bouche embrasse les zones les plus érogènes de mon cou, le creu de mon épaule. Je perds la tête, le plaisir se fait plus intense, ma respiration plus saccadée. J'en veux plus.

Avec une habilité déconcertante, il me retourne. Ses deux mains sur mes hanches, il plaque mon bassin contre le sien. Je peux sentir son érection. Lentement, il remonte ma jupe, découvrant mes fesses à peine couvertes. Il fait glisser ce petit bout de lingerie qui semblait pourtant ne pas l'avoir dérangé quelques minutes plus tôt. Je suis devenue sa proie, il va faire de moi ce qu'il veut. A peine s'est-il débarrassé de mon string qu'il met son sexe entre mes cuisses, et commense à le faire aller et venir contre moi. L'excitation est à son paroxysme. je n'ai plus qu'une seule idée en tête: qu'il entre en moi. 

L'instant d'après, il me pénètre avec force, presque sauvagement. Il entre en moi, toujours plus pronfondément, toujours plus vite. Ses mains explorent mon corps, sa bouche s'attarde sur ma nuque. Je sens son sexe dur m'envahir et contracte mes muscles afin de le sentir encore plus fort, je le serre de toutes mes forces. Un premier orgasme me submerge, je retiens un cri. Sentant que je perds tout contrôle, il calme le rythme, s'enfonce doucement en moi, lentement, avant de reprendre de plus belle. Une seconde vague de plaisir monte en moi, et je le sens durcir encore plus avant de venir lui aussi.

Nous n'avons pas dit un mot, je ne sais pas son nom, ni lui le mien. La lumière se rallume, l'ascenseur s'ouvre sur mon palier. Je rentre chez moi un peu étourdie. Ce n'est qu'en me déshabillant que je me rends compte qu'il me manque quelque chose, un petit bout de tissu. J'appelle l'ascenseur: rien. Le bel inconnu a gardé un souvenir de notre recontre...

Sam 19 jan 2008 Aucun commentaire