Mardi 18 mars
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Bien longtemps que je n'ai goûté aux plaisir de la chair. L'étreinte de deux corps qui se découvrent, se comprennent,
s'entendent, bougent dans un même rythme, un même souffle... Mes sens s'en trouvent déstabilisés, désorientés, je ne sais plus si le sexe me manque ou m'indiffère. C'est à peine si j'ose caresser
ma poitrine, moi qui aimais à la titiller le soir, dans mon bain, éclairée de quelques bougies... Je perds mes repères, me réveille excitée par des rêves dont je ne me rappelle rien. Il y a
urgence!
Un amant régulier a cela d'agréable qu'on apprend à apprivoiser son corps, nos deux corps, au fur et à mesure des rencontres. On sait comment susciter le désir, éveiller l'envie, déchaîner la
passion. C'est un jeu sans cesse renouvelé, un jeu san fin, un jeu sans règles sinon celles qui consistent à se donner du plaisir, à en prendre. Mais voilà, seule, le jeu perd de son piquant.
Je me suis donc résolue à tenter de nouvelles expériences. Non pas que les sex-toys m'étaient jusqu'alors inconnus, mais je les utilisais plus volontiers pour pimenter une relation suffisamment
complice, avec des hommes suffisamment sûrs d'eux pour ne pas prendre l'arrivée d'un jouet comme un affront. L'onanisme n'a jamais été mon fort, alors que je sais le plaisir que je prends avec un
homme (certains hommes).
C'est ainsi qu'hier soir j'ai consenti à sortir de sa pochette un Magic Rabbit offert pour je ne sais plus quelles occasion. Cet animal de plastique a un don particulier paraît-il, celui de faire
vibrer toute femme qui s'abandonnera à lui. M'abandonner... Dans les bras d'un homme, oui, mais là... De toute façon, je n'avais pas le choix: entre perdre jusqu'au souvenir de mon dernier
orgasme et tenter ma chance avec un jouet pour grande fille... Risque minime!
J'ai longuement regardé l'objet qui devait me donner un plaisir solitaire, joué avec les différentes vitesse, les vibrations multiples. Je l'ai observé, apprivoisé, comme on apprivoise le sexe
d'un homme, et je me suis lancée. Tout doucement d'abord, je l'ai posé sur mon clitoris, le frottant légèrement, avec hésitation. A ma grande surprise, ce jeu a commencé à m'exciter
réellement.
Dans ma tête se pressaient les images de ma dernière nuit d'amour, celles de mes rêves oubliés sitôt le réveil, mes fantasmes inassouvis... Et, sans même m'en rendre compte, j'ai introduit le
lapin en moi. Juste de quelques centimètres, pour commencer, mais l'effet était tel que je n'ai vite plus hésité à l'enfouir profondément, le faisant buter en moi, cherchant à réveiller les
sensations d'un coït sauvage.
Les vibrations de cet objet dont la taille impressionne au départ n'ont rien à voir avec les mouvements d'un homme, la sensation ressentie lorsqu'il entre en moi, me prend entière, ma fait
quitter le réel pour basculer dans un monde de plaisir et d'extase animale. Mais j'avoue que le frottement exercé en moi stimule des zones qui ne demandaient qu'à l'être pour m'envoyer des
décharges dans le ventre.
C'est alors que j'ai décidé d'actionner ce qui fait de cet animal la Rolls des sex toys: sa petite tête destinée à stimuler le clitoris. Et là, pour la première fois, une dimension nouvelle s'est
ouverte à moi. Moi qui n'avais jamais connu que quelques bribes de plaisir en solo, j'ai senti se profiler en moi les prémices d'un orgasme en bonne et due forme. Je cambrai les reins, poussant
le Rabbit plus profondément en moi, contractant tous mes muscles autour de lui pour l'enserrer tel un sexe dressé en moi.
Et j'ai joui, j'ai joui comme jamais je n'aurais pu l'imaginer sans la présence virile d'un homme pour m'y pousser, j'ai joui en m'imaginant culbutée par
un amant fort et puissant. Un plaisir inédit, vivant, éclatant, pas sensuel mais sexuel, me laissant entrevoir de nouvelles perspectives, la possibilité de m'envoyer en l'air avec pour seul
compagnon un rabbit et mon imagination débridée. La profusion de scenarii à réaliser sans attendre de trouver l'homme qui accepterait de s'y prêter, ou plutôt en l'imaginant quand il n'est pas
là...